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#8 Rencontre avec Thomas apiculteur au Rucher de la Sapée

BBP #8 Rucher de la Sapée 
Payre (86)

Bien-Bon faiseurs

 

Rucher de la Sapée c’est avant tout une histoire de famille !

Si l’aventure à commencer en 2013 avec le papa Pascal et la maman Noëlle, les enfants, Thomas et Simon poursuivent ainsi le développement de l’activité apicole avec toujours autant de passion. Je vous invite à découvrir le métier d’apiculteur mais aussi le parcours de Thomas (associé du Rucher de la Sapée).

Bonne lecture 😉

 

Pouvez-vous me raconter l’histoire de votre entreprise ?

Le Rucher de la Sapée, Mon père s’est installé il y a presque 10 ans. Il avait anticipé son départ à la retraite. C’était une activité qui devait lui permettre de s’occuper et qui ne devait pas forcément devenir professionnelle,

Pour ma part, j’étais technicien agricole dans une entreprise, au moment où mon père s’est installé. Avec mon frère, nous avons découvert cette activité à ce moment-là… Au bout de 3 ans, j’ai eu l’occasion de faire une rupture de contrat à l’amiable, et de faire une formation BPREA en Apiculture. Je me suis installé et le projet a pris un peu plus d’ampleur à ce moment-là.

 

Actuellement, qui est le gérant ?

Le Rucher de la Sapée, c’est une entité de vente, mon frère, ma mère et moi avons chacun une entreprise individuelle, plus la SARL de vente, dont mon père est gérant.

 

Quel est votre parcours professionnel à vous personnellement ?

J’ai fait des études agricoles, Bac STAV + BTSA Production végétale, ensuite j’ai travaillé pendant 5 ans dans la même entreprise. J’ai beaucoup travaillé dans le secteur Vienne, donc je connais beaucoup les agriculteurs du coin, ce qui m’a aidé pour trouver les emplacements pour installer mes ruches. Cela a été un plus.

 

Qu’est-ce qui vous motive, dans le fait de reprendre cette exploitation ?

En fait, ça n’a même pas été une reprise mais une installation en parallèle. Moi, je suis un amoureux de la nature. J’ai toujours été dehors, dans le milieu de l’agriculture, j’ai toujours travaillé dehors, avec les animaux. Les abeilles, c’est quelque chose qui m’intéressait déjà mais de loin. Toujours un peu peur de la piqûre ce qui est quand-même un frein. Et puis après, une fois que l’on y goûté, soit on devient complètement accro, soit on n’aime pas du tout.

 

Vous, ça vous a plutôt piqué dans le bon sens ?

Ah oui, oui, plutôt dans le bon sens. Bien que ça nous ait valu au départ quelques déformations de visage suite à quelques piqûres, mais bon.

 

Ça pique beaucoup ? C’est quand vous les dérangez un petit peu ?

Ça dépend de la génétique des abeilles, du temps, il y a plein de choses. Si vous avez une génétique très calme, ou un peu plus nerveuse. À certains moments, on est obligés d’aller sur les ruchers par temps de pluie. Même si on a des combinaisons, ce n’est pas toujours sympa. On travaille sans gants, donc nos mains sont souvent piquées. Bon après, moi je n’ai aucune réaction, pas de gonflement, rien du tout.

 

Pouvez-vous m’expliquer en quoi consiste le métier d’apiculteur et toutes les étapes pour faire un bon miel ?

 

La visite des ruches pour éviter la fuite de la reine 🐝

Au printemps, il y a tout un processus, jusqu’au 10 juin à peu près. On visite chaque ruche toutes les semaines, pour limiter ce que l’on appelle la fièvre de l’essaimage, c’est-à-dire qu’il ne faut pas que la reine qui est dans la ruche s’en aille avec la moitié de la colonie. Quand vous voyez les essaims s’installer dans les cheminées, c’est ce que l’on appelle l’essaimage. Et notre but, c’est de limiter cela, pour que les colonies ne soient pas affaiblies au moment de la production de miel.

Après, c’est un peu plus technique, mais on doit visiter les ruches toutes les semaines. Ce n’est pas facile, parce que le moment où elles sont en fièvre d’essaimage, il faut que l’on isite les ruches tous les 6 jours. Et même malgré ça, parfois, elles arrivent quand même à partir.

En cas de fuite de la reine, les abeilles élèvent une nouvelle reine, mais on perd 1 mois et demi ou 2 mois, le temps que la colonie soit reconstituée, c’est énorme.

On fait donc un suivi quotidien.

 

La vente des essaims au printemps

Il y a tout ce qui est vente d’essaims au printemps, du 10 avril à peu près jusqu’à fin avril / début mai. On vend aux amateurs et aux professionnels. Là, on en a vendu une centaine cette année, et l’année prochaine, on devrait en vendre 300. Mon frère est en cours d’installation cette année, on vendra plus facilement l’année prochaine. Il faut développer encore un peu.

 

La production de miel

A partir du moment où il va y avoir beaucoup de fleurs, on va commencer à voir les ruches gonfler et on va poser ce qu’on appelle une hausse au-dessus du corps de ruche (là où vit la reine), On ne récolte jamais le miel qui est dans le corps de ruche. Pour la récolte, on peut faire de très belles miellées, en une semaine ou deux, elles sont capables de rentrer parfois 25 à 30 kilos de miel. C’est impressionnant. Sur les balances électroniques de pesée, la semaine dernière, elles ont rentré 7 kilos en une journée.

Alors par contre, ça ne fait pas 7 kilos de miel ! Car elles vont le déshumidifier (diminuer le taux d’humidité à moins de 18 %) pour pouvoir le stocker, pour ne pas qu’il fermente derrière et pour pouvoir le re-consommer après. Donc en miel, ça ne fait pas 7 kilos, mais c’est quand même pas mal, ça doit faire environ 5Kg.

 

La récolte et l’extraction du miel

Une fois la floraison finit, on récupère les cadres contenant le miel qui sont dans les hausses, et on les amène dans le bâtiment. Les pièces sont chauffées à 25 degrés à peu près, et sont déshumidifiées. Le déshumidificateur va retirer l’humidité au maximum, pour descendre le taux d’humidité du miel en dessous de 18 %, et ça va rester comme cela pendant 2-3 jours, le temps que ça déshumidifie bien.

Et ensuite, on les cadre rempli de miel passent à l’extraction. On va prendre les cadres un par un et les passer dans la machine. Il y a deux couteaux qui vont découper l’opercule des alvéoles, ça va découper la cire, pour que le miel puisse s’extraire, et ensuite, ça passe dans une centrifugeuse. Ça tourne très vite, c’est projeté sur les parois, puis par gravité, tout redescend.

On a des grands fûts bleus de 300 kg. Et ensuite, avant de les mettre en pots, on travaille le miel.

Les miels toutes fleurs, de printemps et d’été, sont rendus crémeux, sinon ce sont des miels qui deviennent très dur. On va donc les travailler pour les rendre crémeux.

Il y a tout un processus où on les brasse à froid. On ne chauffe jamais les miels. On les défige, mais pas à plus de 40°. On ne les chauffe jamais au-dessus de 60°, on ne les brûle pas. On les chauffe de manière très légère, pour ne pas que ça fasse du caramel.

Pour finir le miel est mis en pot, et on vend tout en direct.

 

Quelles sont vos contraintes au quotidien?

La gestion du temps, je dirais. On a un métier saisonnier, où tout est à faire en même temps et on ne peut malheureusement pas se dédoubler. Et on a le climat, qui joue beaucoup avec nous. Il faut s’adapter au climat.

 

J’ai l’impression que c’est très agricole comme contrainte ?

Oui. Nous en tout cas, on en est vraiment très dépendants. Cette année, on fait une très belle récolte de printemps, mais par contre, on espérait enchaîner avec les acacias avec les trois semaines de beau temps, sauf qu’ils ont gelé…

Apiculteur, c’est aussi un métier très physique car on passe 8 à 10 heures penché au-dessus d’une ruche. Lors des récoltes, il faut soulever les hausses pleines de miel, elles font 30 à 35 kilos. On a quand même 500 ruches pour faire du miel, donc ça représente un volume.

 

Vous avez 500 ruches ?

Pour faire du miel, oui. Et on aura 400 essaims en plus pour l’hiver.

 

Et en termes de quantité de miel mis en vente sur une année ?

On vend à peu près 11 à 12 tonnes en direct. Du coup aujourd’hui, le défi n’est plus tellement d’augmenter nos ventes. Alors certes il faut toujours progresser, mais en miel, on ne pourra pas développer beaucoup plus, parce que matériellement, ça devient trop compliqué. À moins que l’on ait de belles années de miel où on puisse faire un peu de stock pour voir devant nous.

 

Votre défi n’est plus aujourd’hui de vendre votre produit mais de trouver d’autres leviers de développement ? Ça signifie que vous avez développé une certaine notoriété et gagné en visibilité.

C’est ça. Nous sommes adhérents à de la marque Poitou, et nous faisons partie du réseau Bienvenue à la Ferme, on est sur les salons, on va un peu partout, donc ça aide.

On fait beaucoup de manifestations d’été, et à l’automne. Le printemps, un peu moins parce qu’on est débordé. Mais on fait les marchés de producteurs d’été, les gros boums de vente sont plus à la période automnale et hivernale. On fait tout ce qui est marchés de Noël, fêtes automnales, etc. Les marchés de bouche, en général, ça fonctionne très bien. On fait le marché de Vivonne tous les samedis, et Fontaine-le-Comte un weekend sur deux.

Enfin, après, on travaille 7 jours sur 7 avec mon frère, non-stop, de la période de mars jusqu’à septembre.

 

Qu’est ce qui différencie un miel d’acacia et un miel de châtaignier par exemple ?

Alors déjà, on transmue nos ruches en fonction des floraisons, donc on met nos ruches à côté de grosses densités de fleurs. Le miel de printemps, c’est une grosse base de colza. Ici, il y en a partout. Autour du Rucher, on en trouve 150 ou 200 hectares de colza.

Ensuite, pour le miel d’acacias, on transhume les ruches, dans le nord de la Vienne, où il y a de grosses forêts d’acacias. Et ensuite, on les re-transhume, pour le châtaignier, dans notre région. Et après, on les emmène sur les terres à tournesol.

 

Si je résume, vous suivez les floraisons.

Voilà, c’est ça. On transhume nos ruches ou il y a une grosse densité de fleurs, et ensuite, une fois que la floraison est terminée, on ramasse les hausses et on extrait le miel. On déplace nos ruches à peu près tous les mois, à partir du 1er mai.

 

Pourquoi avez-vous fait le choix de la vente en circuit court ? Qu’est-ce que ça vous apporte ?

Le circuit court c’est une manière de valoriser ses produits jusqu’au bout. Et on est très attachés à la qualité. On participe au concours des Saveurs de la Nouvelle-Aquitaine tous les ans, depuis 4 ou 5 ans. Nous avons eu des médailles tous les ans. Nous, on n’a pas besoin de savoir que l’on fait de la qualité, on le sait, par contre, pour les clients, on a toujours une constance de produit. Le circuit court, valorise bien nos produits, mais par contre, c’est très chronophage. Vous ne vous en rendez peut-être pas compte, mais faire un marché, c’est 6 heures de présence et pendant ce temps on n’est pas sur les ruchers !

 

Où peut-on retrouver vos produits ?

À la ferme apicole, au Plaisir Fermier, le magasin producteur, dans les grandes surfaces (les deux Leclerc de Poitiers, Intermarché…), quelques supérettes aussi. Et aussi dans les lieux un peu plus touristiques, comme Center Parc, la Maison du tourisme à Poitiers.

 

Q/R du tac au tac !

Miel d’acacia ou de châtaignier ? Miel de sarrasin
Du miel sur du pain ou dans du fromage blanc ?
Du fromage blanc
Un accord surprenant avec du miel ? Une tranche de pain d’épice (fait maison avec mon miel) avec un peu de moutarde dessus et une petite rondelle de boudin

 

Ne le perdez pas de vue !

Retrouvez Pascal, Noëlle, Thomas et Simon sur Facebook et sur la plateforme Bienvenue à la ferme.