#2 Rencontre avec Antoine d'Autour des Plantes
BBP #2 Autour des Plantes
Domaine de Malaguet à Migné-Auxance (86)
Les PAMs (Plantes aromatiques et médicinales) permettent de faire le lien entre santé, environnement et agriculture biologique.
Je suis partie à la rencontre de Sylvain et Antoine, deux passionnés par les « PAMs » comme ils disent ! Ils sont producteurs de plantes aromatiques et médicinales et ont créé en 2012 l’entreprise Autour des Plantes, qui propose une gamme de tisanes et d’aromates ainsi que des cosmétiques. Amoureux de l’environnement, ils cultivent leurs plantes de manière raisonnée et biologique sur les terres du Domaine de Malaguet à Migné-Auxance.
Je vous conseille leurs produits !
Raconte-moi l’histoire d’autour des plantes ?
Antoine (co-fondateur) : Autour des Plantes a été créé en 2012 par Sylvain et moi-même. C’est une activité de production de plantes aromatiques et médicinales (PAMs). Nous utilisons les plantes une fois séchées en tisanes, aromates et nous avons aussi une gamme de cosmétiques qui comprend des savons, des baumes, des huiles, des crèmes. Les crèmes sont vouées à disparaitre pour laisser place uniquement aux huiles.
L’idée est partie de l’envie de faire une formation de conseil en phytothérapie (l’utilisation des plantes médicinales) après ma fac de bio à Poitiers. Avec sylvain, nous étions amis depuis longtemps. Lui, était dans les neurosciences mais ça ne lui plaisait plus et moi, je n’avais pas un boulot très stable et je ne me retrouvais plus dans ce que je faisais. On a donc commencé à se demander si on ne pouvait pas créer une activité autour des PAM. On s’est mis à construire ce projet, chercher un terrain, se former chacun sur des choses spécifiques. Je suis allé à la ferme de Saint-Marthe qui est spécialisée dans le maraichage bio et Sylvain, lui, a fait une formation à la MFR (Maison Familiale et Rurale) de Chauvigny sur la production des PAM et une seconde formation avec un organisme de formation qui s’appelle Savoir-faire et découverte. Il a été chez Bio Bulle qui est un fabricant de cosmétiques naturels en Dordogne. Nous nous sommes lancés à faire des essais, à trouver des recettes pendant le temps de la création du projet.
En parallèle, nous avons trouvé ce lieu, Le Domaine de Malaguet, qui était un projet porté par un élu de Poitiers et par des associations de Poitiers et Grand-Poitiers. Ils avaient pour objectif de mettre en place du maraichage Bio sur ce site qui n’était plus occupé depuis quelques années. Nous avons donc tout co-construit ensemble.
Qu’est ce qui a motivé l’envie de créer Autour des plantes ?
On avait vraiment envie d’avoir du concret. Je m’étais spécialisé en environnement mais c’était très théorique. J’avais besoin d’un retour à la terre. C’est pour ça que le projet m’attirait. Sylvain partageait également ce besoin. Il avait commencé en médecine, puis bifurqué en Bio. À tous les deux, ça permettait de faire le lien entre la santé et l’environnement et l’agriculture biologique. Les PAM s’étaient parfait ! Ce « concret » qui nous manquait, connaitre la terre, faire pousser des choses, tout ça était très important pour nous.
Pourquoi avez-vous choisi de faire la gamme de produits actuels ? À la fois des tisanes, aromates mais également des cosmétiques ?
Parce qu’en phytothérapie, on apprend l’utilisation interne des plantes (en tisanes, en gélules…) mais aussi l’utilisation externe qui peut être complémentaire à l’utilisation interne. C’est-à-dire que nous proposons une tisane et une crème « jambe légère ». Ça permet d’avoir une complémentarité dans les effets de proposer ces deux préparations.
Quels sont vos procès de fabrication ?
Après avoir cultivé nos plantes, on les fait séchées dans le séchoir.
C’est une pièce avec un déshumidificateur.
Après on tri les plantes.
- Pour les tisanes et les aromates, on fait souvent des mélanges de plantes séchées brutes avec des recettes déterminées en fonction des propriétés et des gouts que l’on souhaite donner.
Pour les cosmétiques, la base c’est toujours un macérât dans l’huile de Tournesol Bio. On laisse macérer les plantes pendant environ 3 semaines.
A partir de cette base (le macérât), on peut faire différents produits :
- Pour des huiles de massage, on filtre simplement le macérât et selon les recettes, on ajoute des huiles essentielles.
- Pour les baumes, on ajoute au macérât de la cire d’abeille préalablement fondu. On ajoute aussi de l’extrait de propolis et éventuellement des huiles essentielles.
- Pour les savons solides, on fait une saponification à froid.
- Pour les savons liquides, une saponification à la potasse, toujours avec une base macérât.
- Pour les crèmes, on va arrêter car le cahier des charges « Nature & Progrès » évolue. L’émulsifiant va être interdit. Pour fabriquer une crème, il faut lier une partie « eau » avec une partie « huile » et pour cela, on utilise un émulsifiant. Comme nous n’aurons plus d’émulsifiant et que l’on souhaite garder le label, nous avons décidé de proposer une gamme « huiles » qui remplacera nos crèmes.
- Pour nos futures huiles, on aura toujours cette base macérât à l’huile de tournesol Bio auquel on ajoutera d’autres huiles végétales avec des propriétés différentes.
Du coup, on va produire une partie des huiles. On met donc en place cette année de l’onagre, du nigelle, du carthame, des noisetiers et amandiers. L’idée est qu’à terme, on produise et presse une grande partie des huiles servant à nos préparations. Les autres huiles utilisées proviendront de nos collègues des environs.
Les produits que vous ne produisez pas sont locaux ?
Oui, en grande majorité. Et c’est ce qui va être intéressant avec l’arrêt des crèmes car l’émulsifiant n’était pas local. Il venait d’Allemagne je crois… et nous étions obligé d’utiliser des conservateurs. Avec la nouvelle gamme « huiles », nous n’aurons plus à utiliser ses deux produits. Nous allons aussi pouvoir utiliser des contenants en verre alors qu’auparavant nous étions contraints d’utiliser des plastiques qui permettent d’enlever l’air pour faciliter la conservation. On trouve donc beaucoup d’avantages à l’arrêt de la gamme « crèmes » car on va pourvoir, encore plus, relocaliser les matières premières.
Avez-vous pensé aux packagings et emballages éco-responsables, réutilisables ?
On commence à proposer le vrac pour les mélanges de plantes sèches (tisanes, aromates…) depuis quelque temps sur demande. On peut également le faire sur certains cosmétiques comme le savon liquide. Tout ça demande un matériel adapté pour re-remplir les produits, mais ça pourrait être mis en place.
D’ailleurs, on avait jusqu’à présent une grosse contrainte : la consigne. Il n’existe pas d’usine de nettoyage de consigne dans la région actuellement. Mais on n’est pas l’abris de réussir à mettre en place ce système car on a entendu parler que ça pourrait se développer d’ici quelques temps. De plus, bon nombre d’entreprises comme des brasseurs pourraient être intéressés par ce système. Dons affaire à suivre !
Du coup, où est-ce qu’on trouve vos produits ?
En vente en magasin, surtout dans le département Vienne et dans les magasins Bio : Biocoop, l’Eau Vive, Marché de Léopold et dans certains magasins de producteurs comme Plaisir fermiers, Coccinelle Et Coquelicot à Angoulême, Papilles fermières à Ruffec… Quelques magasins en Charente, à Tours et dans les offices de tourismes.
Vous pouvez retrouver tous nos produits en ligne sur notre site internet et sur le réseau « la ruche qui dit oui ».
On va également dans les AMAPs (Association pour le maintien d’une agriculture paysanne) du coin et on vend en direct sur le domaine (pensez à passer un coup de fil avant !)
Quels sont vos futurs projets pour Autour des plantes ?
On va faire de l’hydrolat pour des nouveaux produits et en particulier pour un déodorant, hyper efficace, testé et approuvé !
C’est important pour vous d’innover ?
Oui, c’est très stimulant. Ça permet de garder une motivation intacte, ça nous booste au quotidien.
Votre leitmotiv’ dans la vie ?
Être heureux, c’est bien non ? Être le plus heureux possible.
À part les plantes, vous aimez quoi dans la vie ?
Plein de choses. J’aime les amis, la bonne nourriture, faire la fête, ma famille, mes filles et puis, je suis curieux donc j’aime bien apprendre. D’ailleurs parfois c’est un peu déprimant car il y a tellement de choses à apprendre. J’aimerai faire plein de choses tout le temps mais je n’ai pas le temps.
Q/R du Tac au Tac !
Thé ou tisane ? Tisane
Vin ou bière ? AHHH je vais dire bière parce qu’on en a fait une il n’y a pas longtemps mais j’aime bien le vin aussi.
Vos ambitions, Locales ou nationales ? Locales
Épicerie ou superette ? Épicerie
Restau Bistro, Bistronomique ou gastronomique ? Bistro mais j’aimerai bien faire des gastros
Mettez-moi au défi ! Qui dois-je aller interviewer pour Ol’est Bien Bon ?
En producteurs, le brasseur La Belette en Deux-Sèvres (mettre le lien vers l’interview), Bertrand maraicher ici à Malaguet, Sylvain l’épicerie ambulante et vagabonde, Le local en vrac de Chauvigny, Lépicerie à Airvault.
Ne les perdez pas de vue !
Retrouvez Autour des Plantes sur Instagram et sur leur site.
Vous avez une histoire à raconter ? Un savoir-faire à partager ?